Au cours de la discussion, entre une remarque élogieuse sur Adjani (présente sur le titre d'ouverture de l'album) et une autre sur les dérives du formatage, on lui demande quel regard porte-t-il sur sa génération, sur les artistes qu'il a côtoyés lors des années de succès. La réponse peut surprendre de la part de quelqu'un qui explique avoir détesté qu'on le qualifie de ringard. « J'ai beaucoup plus admiré Dutronc que Gainsbourg. Je me sens d'ailleurs proche de lui... C'est quelqu'un de brillant, comme l'était aussi Alain Bashung. Gainsbourg, à un moment – ça pourrait choquer ce que je vais dire –, était quelqu'un d'has been. Puis il est revenu en beauté, et je l'ai redécouvert. » Ferait-il son propre portrait à travers celui de l'homme à tête de choux ?
Dans la foulée, on lui pose une autre question : lui qui se définit comme quelqu'un de moderne, se sent-il en phase avec son époque, et notamment avec les jeunes artistes du moment qui le citent souvent en référence (comme Sébastien Tellier, dont le dernier album Sexuality résonne avec Aimer ce que nous sommes). Là aussi, la réponse surprend, notamment dans le choix des artistes, là où l'on aurait imaginé des tenants de la french touch comme Air, Phoenix voire Justice.
« Aujourd'hui, je vais vers Camille. J'aime les gens qui font des choses originales, qui inventent, révolutionnent, comme elle. Dans un autre sens, Benjamin Biolay me touche beaucoup. C'est un mec intéressant, avec beaucoup de ressources en tant que créateur – écrivain comme musicien. J'aime bien sa façon de chanter, différente, l'air de ne pas y toucher, comme à l'époque du Velvet, de Lou Reed. » Il serait intéressant de demander à Biolay son avis sur Christophe, lui qui avoue avoir été influencé par Gainsbourg !