Dark dark dark, ovni quintet de Minneapolis fort de multi-instrumentistes aussi loufoques et curieux les uns que les autres, séduit et convainc le cœur comme la raison. L'EP Bright bright bright le prédisait, l'album Wild go l'a confirmé : en offrande sur l'autel de la foisonnante scène musicale mondiale, ceux-là déposent un son revisité indéterminé, un mélange de folk et d'americana, de folklore des Balkans et de jazz, de blues discret mâtiné d'un enthousiasme créatif sans faille. Accordéon, banjo, violoncelle, clavier, guitare et batterie virevoltent avec bonheur, parsemant d'éclats lumineux l'obscur chemin de la mélodie tracée par la voix de Nona Marie Invie. Chant assuré, timbre clair, Nona est douée pour faire sentir ces « unspeakable things » évoquées dans Daydreaming, soufflées dans Nobody knows, murmurées dans Robert... Autant de titres qui témoignent de l'indéniable richesse de l'univers de Dark dark dark, lequel se déploie avec la fougue désenchantée de ses membres légèrement mystérieux. Mis à nu, jetés en pâture – celle, relativement douce, de l'auditeur – comme sur la pochette de Wild go où trois d'entre eux posent avec leurs tatouages pour seul artifice. Leur nom annonce la mélancolie, soulignant par la répétition l'inéluctable élan vers la face sombre du réel, il ne trompe pas mais oublie pourtant de dire la beauté généreuse qui lui sert d'abri, la chaleur fulgurante qui convie l'oreille à une communion profane, l'extrayant des tréfonds vers, disons, une certaine clarté. Ces éléments réunis, le live n'a pas d'autre choix que d'honorer ses promesses tacites.Dark dark dark
Le 25 juin à Lyon, Démon d'or