Trois passages cette saison pour Avenir radieux, une fission française, deuxième volet de la (future) trilogie « bleu blanc rouge » de Nicolas Lambert consacrée aux « produits du terroir ». Après Elf, la pompe Afrique, spectacle à succès qui porte bien son nom, et avant une troisième création sur l'industrie de l'armement, Nicolas Lambert s'attaque au sujet sensible du nucléaire, et à la construction depuis une soixantaine d'années du mythe qui l'entoure (une énergie propre, sûre, qui permet l'indépendance énergétique...). Il incarne tout un tas de personnages, du politicien au directeur de la filière nucléaire française, en passant par le citoyen lambda ou encore le journaliste, pour cerner au plus près son objet d'étude. Le tout en retranscrivant mot à mot les discours des acteurs en présence, issus de coupures de presse, d'archives télévisées, ou encore de verbatims. On croise donc sur scène Sarkozy vantant ses choix énergétiques, VGE expliquant en 1980 que le nucléaire n'est responsable d'aucun mort, ou d'autres hommes moins connus mais essentiels pour appréhender les véritables questions. Ainsi, quand Nicolas Lambert campe Pierre Guillaumat, grand ordonnateur du nucléaire français, on comprend mieux les enjeux stratégiques et géopolitiques sous-jacents. Deux heures tour à tour drôles, cyniques, acerbes ; mais surtout politiques et intelligentes, Nicolas Lambert assumant clairement son propos dans un speech final où il prend la parole en son nom.
Avenir radieux, une fission française, jeudi 7 février à l'Heure bleue (Saint-Martin-d'Hères), vendredi 8 à l'Espace Aragon (Villard-Bonnot), et samedi 9 au Jeu de Paume (Vizille).