Pop froide / Quand la première plage de l'album Hunter not the hunted commence à diffuser sa douce et grave mélopée dans notre oreille, on est d'abord intrigué par une atmosphère post-rock planante et électrique, puis saisi par une voix sépulcrale. Celle de Simon Huw Jones, dont le timbre à la Stuart Staples (des Tindersticks) envoûte (presque) autant que ce fameux confrère.
Ce dernier album, sorti en 2012, renoue avec les sons électriques oubliés pendant quelques années au profit de l'acoustique. Si l'on peut parler en années, c'est que le groupe And also the trees a réussi l'exploit de durer et de se renouveler assez pour que ses créations figurent encore – trente ans après sa naissance – parmi les musiques à écouter pour leur qualité et leur nouveauté. Trente ans et presque autant de légères métamorphoses, faites de constance et de goût du risque : assez de ces deux éléments pour ne pas perdre son identité (ah ceux qui s'oublient sont vite oubliés) tout en ne se répétant pas au point de lasser. C'est ainsi que modestement, dignement, musicalement, ces British royaux se présenteront au Ciel, diffusant en live leur mélancolie princière, crépusculaire à souhait.
Laetitia Giry
And also the trees, dimanche 28 avril à 17h30 au Ciel