Le temps fuit nous dit le titre du nouveau spectacle du Cirque plume. Un métronome récurrent et des pendules l'illustrent basiquement. Le reste ? Des numéros enchaînés sans aucun lien entre eux, si ce n'est un clown agaçant qui assure les transitions à coups de gimmicks faciles (lancers de chapeaux et gamelles programmées). Des gymnastes exécutent de traditionnels numéros de mât chinois, de funambulisme, de trapèze, de body clapping... que l'on a souvent vu meilleurs ces derniers mois sur les planches des salles rhônalpines (au choix : le très bon Opus de Circa et du Quatuor Debussy, l'excellent Pour le meilleur et pour le pire du Cirque Aïtal, le fascinant travail de Yoann Bourgeois dans L'Art de la fugue ou associé comme une évidence avec Mathurin Bolze et Alexandre Tharaud...).
Le spectacle regorge par ailleurs de clins d'œil et d'auto-citations : si l'on n'en attendait pas moins à l'occasion des trente ans du Cirque Plume (trois numéros au moins étaient déjà dans Toiles en 1993 et l'homme transformé en animal, qui fut l'une des marques de fabrique de la troupe, est ici logiquement au menu), cela démontre aussi fatalement qu'en trois décennies, le Cirque Plume, qui a inventé le nouveau cirque en France et l'a exporté dans le monde entier, a considérablement vieilli.
Tempus fugit, du mercredi 27 novembre au jeudi 5 décembre, au Grand Angle (Voiron)