Cirque / Critique enthousiaste du spectacle que la compagnie présentera au Grand Angle de Voiron du vendredi 2 au jeudi 8 mars.
Créé dans leur fief de Besançon en mai dernier, le spectacle La Dernière saison signe la fin de l'aventure du Cirque Plume. L'équipe, toujours menée par les fondateurs (dont le directeur Bernard Kudlak), achève là sa formidable aventure née au début des années 1980 avec cette idée de « fédérer un public large sans étiquette sociale prédéfinie ». C'est toujours le cas sous leur chapiteau qui accueille un millier de spectateurs durant les trois années (nécessaires à sa rentabilité) d'exploitation du spectacle.
Eux qui ont commencé leur carrière bien avant que les arts du cirque ne soient institutionnalisés n'ont eu de cesse de creuser le même sillon : celui de l'authentique et de la rigueur. Et si leur précédent spectacle Tempus fugit n'était à nos yeux qu'un catalogue de numéros trop vus, celui-ci est habité par une poésie qu'ils revendiquent à tel point que l'atmosphère, les bruits inquiétants et les gestes simples (une danse avec une plume par exemple) sont plus émouvants que les séquences ultra techniques (contorsionniste, fildefériste).
Dans cette balade en forêt, la troupe, composée de Catalans, Argentins, Italiens & co, épouse les reflux du monde entre peur, réconfort et lucidité, à l'image du tableau final évoquant la pollution : tous groupés, ils tentent d'attraper avec élégance des sacs plastiques nuisibles. Tout ça en musique, constamment en musique, car l'identité de Plume est aussi son orchestre. Sur le plateau, les musiciens damnent même le pion aux circassiens : huit contre sept !
Dernière saison
Au Grand Angle (Voiron) du vendredi 2 au jeudi 8 mars