À peine arrivé au sommet, précédé d'un buzz certes long comme un jour sans pain et épais comme une souche, voilà déjà que le « petit garçon de bois » parle de se retirer de la vie musicale. Sans que l'on sache vraiment, et lui non plus, si ce sera là prise de position définitive ou simple parenthèse destinée à revenir à la réalisation : le clippeur de génie entend bien profiter de son succès pour réaliser un long-métrage, exercice sans doute au comble de l'exaltation pour ce partisan de l'art total.
Possible donc qu'il reste assez peu de temps pour aller applaudir sur scène les hymnes martiaux et/ou mélancoliques du lutin de Villefranche, qui en live s'enfilent comme des perles autour d'une mécanique pop épique presque trop bien huilée. Car il y a quelque chose d'irrésistible chez Woodkid qui empêche toute prise de distance et va jusqu'à faire paniquer les plus véhéments de ses détracteurs.
En clair, on aime ou on déteste, on adore ou on hait, à chaque fois dans des proportions presqu'inquiétantes (on peut passer des larmes à l'envie d'envahir la Pologne) car furieusement déraisonnables. Toujours est-il que, par on ne sait quel prodige, Woodkid cristallise en bien ou en mal des tensions – musicales mais pas que – inaltérables. Comme s'il touchait à une formule – pour ne pas dire à une fréquence – qui engendre tous les types de sentiments à l'exception de l'indifférence.
Stéphane Duchêne
Woodkid, mardi 3 décembre à 20h (date déplacée au mercredi 5 février 2014), au Summum