Roman épistolaire écrit à quatre mains par Antoine Choplin et Hubert Mingarelli, "L'Incendie" est une œuvre sensible et poignante au récit bien ficelé. Critique avant la venue des auteurs au Clos des Capucins de Meylan.
« C'est pas glorieux mais c'est la vérité. » L'Incendie, c'est cette recherche de la vérité, l'envie de se confesser et le besoin de se repentir. Mais c'est aussi une réflexion sur l'amitié, le temps qui passe et le poids des souvenirs. Un roman qui plonge dans la mémoire de Pavle et Jovan, deux amis de régiment qui reprennent contact après un long silence. D'abord anodines, les lettres se font de plus en plus franches et les sujets abordés devienent de plus en plus lourds.
Antoine Choplin et Hubert Mingarelli, les deux auteurs de ce court roman épistolaire, livrent les informations au compte-gouttes, donnant progressivement au lecteur de petits indices sur le fond de l'histoire qui mènera à un événement tragique lié à la guerre en ex-Yougoslavie. Un évènement avec lequel « chacun agit comme il peut pour vivre et s'arranger ».
L'Incendie se lit sans s'arrêter, comme on regarderait une série au suspense captivant. Le réalisme de cette correspondance est le résultat de la méthode de travail des deux écrivains qui ont choisi d'incarner chacun un personnage, n'écrivant chaque lettre qu'après avoir reçu la précédente. Des lettres spontanées (les personnages expliquent ne pas se relire) qui offrent un côté vivant au récit. La réserve et la pudeur laissent alors place à une franchise qui caractérise cette amitié forte à l'avenir incertain. Survira-t-elle à cette plongée dans un passé trouble qu'ils cherchaient à fuir ? Ou ce retour en arrière est-il la clé du renouveau de leur relation ?
Rencontre avec Antoine Choplin et Hubert Mingarelli, jeudi 28 mai à 18h30 au Clos des Capucins (Meylan)