Festival / Du vendredi 6 au samedi 14 juillet se déroulera la 23e édition du Festival de l'Arpenteur, situé là-haut dans la montagne, aux Adrets-en-Belledonne. Un événement comme chaque année exigeant dans ses propositions mais, surtout, généreux dans sa forme.
C'est l'un des festivals pluridisciplinaires les plus audacieux de la région grenobloise qui, depuis 1996, propose spectacles, concerts, rencontres et autres sur les pentes du massif de Belledonne – d'où son sous-titre évocateur et poétique à la fois : « théâtre pentu et parole avalancheuse ». Car l'association Scènes obliques qui l'organise, et notamment son boss et auteur Antoine Choplin, est convaincue que la culture peut essaimer partout, même loin des gros centres urbains riches en établissements culturels et en artistes.
À chaque édition la programmation s'en ressent donc, Antoine Choplin faisant se côtoyer formes artistiques participatives (une déambulation-découverte ici, un atelier d'écriture en marche là, une scène ouverte plus loin...) et spectacles plus classiques mais portés par des artistes haut de gamme, de ceux justement que l'on voit à l'année dans les gros centres urbains évoqués plus haut.
Du neuf et des reprises
Cette fois-ci encore, les spectatrices et spectateurs curieux auront droit à du qualitatif, comme à un duo flûte-violoncelle entre la flûtiste Sylvaine Hélary et la grande violoncelliste Noémi Boutin souvent vue sur les plus grandes scènes estampillées musique classique ; à une création sur les migrations proposée par le pertinent Théâtre du Grabuge (Lyon) ; ou à un spectacle musical joliment baptisé Histoire vraie d'un punk converti à Trenet...
Et, surtout, on se réjouit de la reprise de deux pièces déjà diffusées à Grenoble mais qui méritent une nouvelle exposition : Le Chagrin d'Hölderlin de la metteuse en scène anciennement grenobloise Chantal Morel, portée par deux comédiennes qui reviennent avec douceur sur la vie du poète et philosophe allemand Friedrich Hölderlin (que l'on n'est pas obligé de connaître pour apprécier le résultat) ; et Comment va le monde ?, seule-en-scène clownesque dans lequel la comédienne Marie Thomas s'amuse avec la langue pour emmener le spectateur vers un monde poétique et plus politique qu'on ne l'imagine. Comme le fait l'Arpenteur depuis 22 ans en somme.
L'Arpenteur
Aux Adrets-en-Belledonne du vendredi 6 au samedi 14 juillet