"Une pluie sans fin" : des (bons) airs de "Seven" chinois

Une pluie sans fin
De Dong Yue (Chin, 1h57) avec Yihong Duan, Yiyan Jiang...

de Dong Yue (Chi, 1h57) avec Yihong Duan, Yiyan Jiang, Yuan Du…

1997, Chine. En charge de la sécurité d’une usine, le débrouillard Yu Guowei offre ses services au chef de la police pour élucider une série de meurtres de femmes non résolus. Malgré son esprit de déduction hors du commun, le meurtrier lui échappe d’un cheveu. Yu s’acharne jusqu’à la folie…

Film policier, Une pluie sans fin est aussi (surtout) un film historique et politique, où le contexte particulier de l’époque Jiang Zemin (qui fut président entre 1993 et 2003) se trouve ainsi revisité : ce moment précis où la Chine est en train d’effectuer sa mue de géant continental englué dans un archaïsme collectivisto-campagnard à superpuissance économique mariant communisme et libéralisme.

Le tableau n’est guère flatteur : une vétusté générale, une police en sous-effectif et mal équipée, le manque ordinaire et les petits trafics. C’est dans cette ambiance de débrouille, dans la boue d’une voirie inexistante, alors que les haut-parleurs de propagande promettent l’arrivée du froid, que l’insolite Yu Guowei parvient à tracer son chemin et imposer sa clairvoyance.

Offrant de très esthétiques séquences de bravoure dans un décor post-industriel rongé par la corrosion sous des précipitations diluviennes, qui ne sont pas sans évoquer l’ambiance malaisante de Seven (1995), le film sait attiser son suspense. Comme il surprend par un dénouement en deux temps, à la fois retors et malin.

Sortie le 25 juillet

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