MUSIQUE / Le festival pluridisciplinaire "Imaginez maintenant", dédié à la jeune création, débute jeudi dans une dizaine de villes françaises, et ce pour quatre jours. Bonne surprise : la programmation grenobloise, coordonnée par la MC2 et MixLab, est d'excellente facture. Notamment au niveau musical, avec une couleur électro-pop-rock plus qu'appréciable. Aurélien Martinez
La Bastille sera colorée ou ne sera pas. L'association MixLab, futur gestionnaire de la salle grenobloise dévolue aux musiques actuelles, s'est ainsi occupée de la programmation musicale d'Imaginez maintenant, le festival que Martin Hirsch a laissé dans les cartons de feu son haut-commissariat à la jeunesse avant de prendre le large. Résultat : à côté des quelques propositions folk plus calmes visibles le dimanche après-midi, on retrouvera trois soirs durant des artistes diablement passionnants triturant la musique dans tous les sens pour laisser ressortir au mieux son côté expressif et dansant. On dit oui.
Un jeudi soir pop-rock
Qui ? Véritables trublions, les (faussement) franco-américains Naïve New Beaters, aperçus en octobre dernier à la Maison de la musique de Meylan, ouvriront les hostilités. Leur rock gouailleur teinté de beat électro et de phrasés rap est l'antidote idéal à la mauvaise humeur ambiante, grâce notamment au véritable show que livre sur scène David Boring, le leader du trio. Immanquable !
Quoi ? Wallace, leur premier album sorti l'an passé, est un petit bijou empli de morceaux gaulés comme des hymnes. Écoutez leur Get love, et on en reparle.
Settled in motion + Naïve New Beaters
Jeudi dès 22h
Un vendredi soir electro-rock
Qui ? We are enfant terrible (photo) et We have band. Deux groupes qui proclament dans leurs noms mêmes ce qu'ils sont. A savoir des sales gosses pour les premiers, aux influences punk et bitpop. Car dans la lignée de formations comme Crystal Castles et consorts, les trois Parisiens (une fille, deux gars) utilisent les sons 8 bit tendrement désuets pour construire leur musique so Nintendo, en les additionnant aux guitares nerveuses et à une batterie rageuse. Le tout relevé par une voix outrageusement langoureuse et faussement détachée. Après avoir effectué les premières parties des très pop Ting Tings et Peaches, les We are enfant terrible assurent eux-mêmes le show, et ça promet. Les seconds sont aussi deux garçons une fille, mais sont Londoniens. Pour le reste, leur son est nourri aux influences 80's, sans pour autant sombrer dans le simple pastiche. On pense ainsi à Metronomy ou Hot Chip... l'inventivité en moins. Qu'importe, car leurs compositions sont d'une efficacité redoutable à même de contaminer le public aussi vite que la grippe A. Du moins, on l'espère.
Quoi ? Encore aucun album pour les WAET, mais tout un tas de petites bombes, à l'image de l'efficace Wild Child, chanté en anglais avec un accent français assumé : délicieux. Pour We have band, leur premier album sobrement intitulé WHB est paru il y a quelques mois. Terriblement efficace qu'on vous dit : écoutez Hear It In the Cans, synthèse parfaite de leur univers.
Stuff + We are enfant terrible + We have band + Mies Van der Hoe
Vendredi dès 22h
Un samedi soir pas si classique
Qui ? On les a découverts en live en janvier dernier, lors de la soirée de clôture de la biennale d'art contemporain de Lyon. Un concert rondement mené, malgré la froideur du public. Il faut dire que la musique d'Aufgang, portée par un trio kamikaze, se mérite : les deux pianistes (formés à l'école classique) et le batteur transportent ainsi l'auditoire dans une techno assumée, voguant par moments vers la house, la transe ou l'ambiant, sans renier les constructions plus formelles. Passée la surprise, l'alchimie opère, et Aufgang apparaît alors comme l'une des formations les plus intéressantes programmées lors de ce festival, ne serait-ce pour son originalité et le savant mélange entre les côtés organique et synthétique de sa musique.
Quoi ? Signé sur Infiné, le label du Lyonnais Agoria, le groupe a dévoilé en fin d'année dernière son premier album éponyme. Neuf plages seulement, mais une belle réussite, rehaussée par une poignée de titres très dancefloor. On retient ainsi l'excellent Sonar, du nom du fameux festival barcelonais.
Fredrika Sthal + Aufgang
Samedi dès 22h
IMAGINEZ MAINTENANT, LES 4 JOURS DE LA JEUNE CRÉATION
Du jeudi 1er au dimanche 4 juillet, sur le site de la Bastille, entrée libre