Nathalie Perrin-Gilbert démise de son poste d'adjointe à la culture 

Grégory Doucet, maire EELV de Lyon, a annoncé par un court appel téléphonique à Nathalie Perrin-Gilbert (Lyon en commun), qu'il lui retirait son poste d'adjointe à la culture. Le paroxysme d'une situation explosive qui couvait depuis des mois. 


Il y a un peu plus d'une semaine, le 6 mai, la désormais ex-adjointe à la culture de la Ville de Lyon, Nathalie Perrin-Gilbert, avait fait savoir à nos confrères du Progrès qu'elle n'accompagnera pas les Verts au premier tour des prochaines élections municipales 2026. Elle avait aussi soumis sa démission de la présidence du conservatoire (CRR) au maire de Lyon, Grégory Doucet.

Après quatre ans en tant qu'adjointe du maire écologiste, les relations se sont tendues sur les derniers mois : une partie de la majorité reproche à Nathalie Perrin-Gilbert d'avoir provoqué « une rupture de confiance », notamment, et en premier lieu, par la diffusion de documents jugés confidentiels. Une référence à l'un des premiers axes majeurs de friction entre EELV et celle qui a été maire du 1ᵉʳ arrondissement pendant trois mandats : le musée Guimet.  
En septembre 2023, Nathalie Perrin-Gilbert avait menacé de démissionner si l'institution inoccupée depuis 15 ans était vendue. Elle avait fini par annoncer sa réouverture pour 2025 dans une interview donnée à Actu Lyon. L'annonce a été jugée « prématurée » par l'exécutif, qui ne s'en est pas caché sur X (ex-Twitter), par la voix d'Audrey Hénocque (EELV).

Du musée Guimet au CRR

Les mois ont passé, et les échanges se sont tendus à nouveau. On peut penser à la passe d'arme entre l'adjointe et des élus EELV lors d'un conseil municipal au sujet du jet de soupe au musée des Beaux-Arts. Mais le point d'orgue demeure les échanges particulièrement vifs en ce début avril au conservatoire de Lyon, visibles en vidéo sur YouTube.

Nathalie Perrin-Gilbert avait lancé plusieurs audits indépendants pour cerner les risques psychosociaux au sein de l'établissement, et comprendre aussi les difficultés budgétaires que celui-ci rencontre. L'élue et présidente du conservatoire à rayonnement régional (CRR) a ensuite annoncé qu'elle ne souhaitait pas reconduire le directeur de l'établissement, Géry Moutier, 67 ans. Une décision qui, semble-t-il, a particulièrement clivé les élus écologistes de la Métropole de Lyon, notamment Richard Marion, 3ᵉ conseiller membre de la commission permanente qui n'a pas soutenu l'élue et a même reproché des pratiques managériales « douteuses ».  

L'adjointe débarquée

Nathalie-Perrin Gilbert a déclaré se sentir « entravée dans ses fonctions » de présidente du conservatoire et a donc proposé sa démission au maire de Lyon, Grégory Doucet, avant d'annoncer par voie de presse qu'elle ne partirait pas avec eux pour le premier tour des présidentielles. Elle a déclaré s'être sentie « lâchée » par la majorité sur ce dossier, exprimant être allée « au bout » de ce qu'elle pouvait faire en tant que présidente de cette institution.

Dernier rebondissement donc, le coup de fil du maire de Lyon, annonçant à la désormais ex-adjointe qu'elle est démise de ses fonctions. Paroxysme d'une situation explosive. Nathalie Perrin-Gilbert a déclaré considérer cette décision comme une opportunité saisie par la majorité pour s'assurer une position plus confortable à l'approche des municipales à venir. Pour rappel, Grégory Doucet est candidat aux élections municipales de 2026 depuis déjà décembre 2022. En 2020, Nathalie Perrin-Gilbert ne s'était déjà pas alliée aux écologistes dès le premier tour. Elle avait mené la liste Lyon en commun et obtenu 10% des suffrages contre 28% pour les Verts. Elle avait fusionné au second tour avec la liste d'EELV menée par Grégory Doucet, et celle du Parti socialiste de Sandrine Runel. 

L'opposition se frotte les mains
Le groupe Droite, centre et indépendants « salue la lucidité retrouvée de Nathalie Perrin-Gilbert », et ne cache pas se réjouir d'une crise qui révèlerait « les dissensions de la majorité ».


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