25 ans du Woodstower à Lyon, show must go on

Alors que le Woodstower s'apprête à marquer son quart de siècle, se mêlent l'excitation de la célébration et la tension de l'incertitude face aux difficultés financières.


Le festival Woodstower, pilier incontournable du paysage culturel lyonnais, se prépare à célébrer son 25ᵉ anniversaire. Du 28 au 1ᵉʳ septembre, le grand parc de Miribel Jonage sera transformé en un lieu de fête accueillant des milliers de festivaliers. Une étape charnière pour Maxime Noly, directeur de l'association Woodstower depuis 2014, soulignant la rareté des festivals de cette taille qui peuvent se vanter d'avoir franchi le cap du quart de siècle. 

Déboires en série

Une édition anniversaire qui aurait pu ne pas voir le jour tant les pertes financières des deux dernières années ont fait craindre le pire. À l'instar de nombreux événements gravitant autour de Lyon, il y a eu la suppression de la subvention de la région Auvergne-Rhône-Alpes (-40 000 euros). Malgré les démarches entreprises pour rencontrer la vice-présidente déléguée à la culture de la région, Sophie Rotkopf, l'équipe du Woodstower reste sans réponse. Même son de cloche du côté de la DRAC qui a cessé cette année de soutenir les festivals de musiques actuelles, rapporte Maxime Noly. 

Le Wintower, pendant hivernal du Woodstower, a aussi connu ses déboires économiques en 2023. Avec une affluence de 8 000 personnes lors de la première édition, les recettes n'ont pas été à la hauteur des attentes et le festival n'a finalement pas été reconduit. 

Pour ne rien arranger à l'affaire, l'année dernière a été marquée par la canicule et les orages violents qui ont conduit et à décaler, voire à annuler certains concerts. Le bilan de l'édition 2023 du Woodstower s'était avérée particulièrement déficitaire avec - 350 000 euros. 

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Adaptabilité et nouveautés de l'édition 2024 

Face à ces difficultés, le festival a bénéficié du soutien de plusieurs institutions publiques et collectivités, parmi celles-ci, le Centre national de la musique (CNM) ainsi que de la Métropole de Lyon, qui leur a accordé une aide exceptionnelle de 100 mille euros en décembre dernier.  

Malgré tout, cette année encore, des ajustements stratégiques ont été effectués. On note la suppression d'une journée de festival et le remplacement de la scène Seine-Saint-Denis pour une scène plus modeste, nommée “La Boum”. « Avec cette nouvelle scène, les festivalières et festivaliers auront l'opportunité de danser sur des tubes des années 90 » détaille Maxime Noly.

En parallèle, le festival mise sur l'attractivité de sa programmation, avec des têtes d'affiche comme Hamza, Nina Kraviz ou encore Booba. Une fierté pour le directeur de Woodstower « Cela fait très longtemps qu'on essaye de l'avoir. Qu'on l'apprécie ou non, sa présence sur scène est un événement en soi compte tenu de la rareté de ses apparitions ».

Le festival compte aussi sur ses événements plus intimistes et interactifs, comme la mise en place d'un karaoké mobile ou l'organisation d'une balade à vélo dans le parc avec l'artiste Joube qui se terminera par un concert, où l'artiste jouera évidemment de son vélo transformé en instrument de musique. Une édition qui réserve donc quelques surprises et qui « ne sera pas au rabais » l'assure Maxime Noly. 

Woodstower
Du 28 août au 1ᵉʳ septembre 2024 
Au grand parc de Miribel Jonage


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