de Gérard Pautonnier (Fr.-Bel.-Pol., 1h26) avec Jean-Pierre Bacri, Arthur Dupont, Olivier Gourmet, Fedor Atkine...
L'entreprise funéraire d'Edmond Zweck ne devrait pas connaître la crise. Mais dans sa petite bourgade au nord de nulle part, personne ne meurt. Sur le point de licencier son fidèle Georges et son apprenti Eddy, il récupère un défunt. Hélas, les obsèques vont tourner au désastre...
Distribution de prestige pour cette comédie d'humour noir-givré, rappelant à bien des égards cette frange de cinéma nordique qui joue sur l'absurdité découlant de la dilatation du temps : chez Roy Andersson, van Warmerdam, Kaurismäki, mais aussi les Coen de Fargo, quand le dérisoire devient par la contemplation forcenée un inépuisable réservoir d'extraordinaire et l'incongru totalement banal — tel le restaurant asiatique, inattendu dans ce décor. Si l'insolite surgit pour faire pivoter l'histoire vers un burlesque macabre, il reste des non-dits tout aussi porteurs de bizarrerie dérangeante (en témoignent les relations troubles “unissant” le prêtre à ses enfants de chœur).
Il faut toutefois accepter le rythme traînant du début, parce qu'il participe pleinement de l' écriture comique. Pautonnier aurait pu aller encore plus loin en “gelant” davantage le dialogue. Mais le cinéma français, lorsqu'il ne parle pas, a l'impression d'être mort...