Soirée diapo / de Cecilia Rouaud (Fr., 1h38) avec Vanessa Paradis, Camille Cottin, Pierre Deladonchamps...
La mort d'un grand-père place une famille éclatée face à une épineuse question : que faire de la grand-mère qui perd la boule ? Le fils pense à la maison de retraite, le petit-fils se défausse mais deux des petites-filles proposent de l'héberger à tour de rôle. Crêpages de chignons en vue...
Depuis le succès de Qu'est-ce qu'on a fait au bon Dieu ?, les films de famille sont produits par wagons entiers et déversés en toute saison sur les écrans. Parfois l'on trouve une variante “de remariage“ ou une sous-espèce “avec des morceaux d'Alzheimer dedans“, — voire un hybride des deux comme ici —, mais le principe actif est le même : une fratrie de petits-bourgeois se déchire, découvre une ou deux vérités profondes façon secret de feuilleton avant de recoller les morceaux en faisant trompéter ses mouchoirs à l'unisson autour d'un mariage/d'un enterrement/d'une bar-mitsva de la réconciliation. Bref, une trame convenue pour des films globalement inutiles car redondants, que peuvent sauver une écriture atypique et/ou des comédiens bien guidés. Las ! Cecilia Rouaud charge sa barque avec tant de personnages principaux qu'elle en éclipse certains en route... pour les faire resurgir quand elle en a à nouveau besoin. Si chaque interprète se voit confier une partition qui lui est familière (Cottin en casse-bonbons, Paradis en poissarde, Lauby en tape-dur, Deladonchamps en paumé) Bacri s'en sort avec une pirouette émotionnelle bienvenue. Insuffisant toutefois pour sauver du poussif.