Fin 2007 : Jacques Osinski est nommé directeur du Centre dramatique national des Alpes, en remplacement de Laurent Pelly, parti vers d'autres cieux (il est aujourd'hui à la tête du Théâtre national de Toulouse avec Agathe Mélinand). Octobre 2008 : après avoir présenté en janvier l'opéra Le Carnaval et la Folie pour officialiser sa nomination, le même Jacques Osinski investit la MC2 avec Le Conte d'hiver de Shakespeare. Bien que le projet, déjà présenté dans plusieurs théâtres, ait été décidé avant sa nomination, il devient de facto son premier comme directeur du CDNA. Un CDNA qu'il veut ouvert sur la cité – ce n'est pas « une forteresse » aime-t-il rappeler -, en soutenant des jeunes compagnies, en valorisant le lieu, en rencontrant le public... Bref, « que les choses ne s'arrêtent pas à la présentation du spectacle ».
Il souhaite aussi imprimer sa patte de metteur en scène : travailler sur le répertoire des grands classiques (avec sa compagnie La Vitrine, il a notamment créé Dom Juan de Molière, Le Songe de Strindberg...), et alterner avec des œuvres plus contemporaines. Inaugurer ses nouvelles fonctions avec une pièce de Shakespeare prend donc tout son sens, même si celle-ci n'est pas la plus connue du grand public. C'est justement ce qui intéressait Osinski : partir à la découverte de cette tragicomédie foisonnante qui, sans coupe, peut durer 4 heures ! Ce Conte d'hiver se découpe ainsi en trois parties. Tout d'abord la jalousie (un roi est intimement persuadé que sa femme le délaisse pour son ami d'enfance, et que leur fille n'est donc pas la sienne), puis la pastorale (seize ans plus tard, le retour de la fille que l'on croyait morte) et le dénouement heureux (le roi est pardonné de tous les malheurs qu'il a causé). Jacques Osinski a décidé une scénographie minimaliste, travaillant sur l'éclairage pour figurer les différentes étapes du récit. Un travail tout en sobriété qui pourrait trancher avec celui du très flamboyant et très visuel Pelly. On attend de voir...
LE CONTE D'HIVER
du 7 au 18 oct, à la MC2