À quoi ça tient ? Qu'est-ce qui fait qu'un spectacle relatant trois mois de la Révolution Française, avec aucun grand nom à l'affiche et aucun décor, fasse salle comble depuis sa création le 16 septembre 2009 au théâtre parisien de la Colline ? Ce succès tient certainement au talent et à la conviction de la troupe D'Ores et déjà qui a porté ce projet. Menée par Sylvain Creuzevault, elle croit autant en la force du théâtre comme moyen d'expression qu'à l'histoire qu'elle raconte. XVI Germinal an II, Danton est exécuté. Barère, Saint-Just, Collot et une poignée d'autres mettent en place le régime de la Terreur sous l'égide de Robespierre jusqu'à la mort de ce dernier. Sur scène, le public, installé dans un dispositif bi-frontal, peut voir cette bande de post-ados décider à main levée de l'avenir du pays (exécutions sommaires des opposants, introduction de la pomme de terre dans l'agriculture...), mais aussi s'écharper sur le goût de la brioche et du vin qu'ils partagent. Rien n'est faux. À mille lieues de faire un cours d'histoire et d'endosser le costume de professeurs qu'ils ne sont pas, les comédiens font leur travail. Ils font du théâtre, rien que du théâtre, et proposent, avec Notre terreur, 2h15 de spectacle d'une sincérité et d'une vitalité ahurissantes. À voir à la MC2 fin mars, avec une autre pièce du collectif (Le Père tralalère), construite sur le même principe. On vous en reparlera plus longuement au moment venu, mais sachez déjà que c'est ni plus ni moins que le rendez-vous théâtral de ce semestre.
Mardi 4 avril 2017 Au Petit Bulletin, nous avons tant aimé le metteur en scène Sylvain Creuzevault et sa capacité à faire théâtre avec des matériaux pas forcément évidents – la (...)