En cas d'injure ou de propos racistes, un politique peut être sanctionné. Mais qu'en est-il d'un artiste lorsqu'il s'exprime en chanson ? Nous sommes allés poser la question à Sophie Adriaens, avocate à Grenoble.
« En France, la liberté d'expression est une liberté fondamentale. Elle est garantie à tous les citoyens, mais elle ne doit pas porter atteinte aux autres libertés fondamentales. Elle comporte donc des limites inscrites dans le code pénal notamment, comme l'injure, la diffamation, l'incitation à la haine ou l'appel au meurtre. Ainsi, si un chanteur tient par exemple des propos racistes dans l'un de ses titres, la justice peut être saisie. »
Mais encore ? « Le juge prend toutefois en compte le contexte dans lequel les propos sont tenus. S'il estime que les propos en question sont parodiques ou ne reflètent pas la pensée de leur auteur car dits à travers un personnage par exemple, ce dernier ne sera pas condamné. C'est ce qui s'est passé avec le rappeur Orelsan et sa chanson Sale pute. Les décisions de justice concernant la liberté d'expression des artistes sont donc le fruit d'une analyse au cas par cas du juge, et reposent sur son interprétation des textes de loi au regard des faits, dans un contexte évolutif des mentalités. »
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