THÉÂTRE / Jacques Osinski, directeur du CDNA, revient en cette rentrée avec un texte classique de chez classique, continuant ainsi son chemin entre théâtre contemporain et grands auteurs du répertoire. Après Shakespeare ou Büchner, il s'attaque cette fois-ci à Marivaux et à son Triomphe de l'amour. Une intrigue où il est question, comme souvent chez le dramaturge français, d'amour et de travestissement pour arriver à ses fins. Ici, une princesse (Léonide), jugée illégitime, va tenter de séduire le véritable prince du royaume, mais doit d'abord affronter un philosophe et sa sœur qui, ensemble, ont élevé le jeune homme à l'abri du monde extérieur. Si cette comédie peut être vue comme assez sombre avec ce personnage machiavélique et sans scrupules envers ceux qu'elle manipule, Osinski décide d'en faire un grand vaudeville « en laissant la noirceur de côté pour célébrer la légèreté et la vie ». Dans un décor kitsch à souhait évoquant le Japon, avec végétation luxuriante factice remplaçant les portes qui claquent dans ce genre de mises en scène, tout le monde s'en donne donc à cœur joie dans le gaguesque 1h30 durant. Mais le rythme même de la pièce, faite en son centre de longs dialogues à deux, et le choix de comédiens assez fades dans les rôles principaux, amoindrissent l'intention initiale – qui, déjà, était discutable. On se retrouve alors face à une mise en scène de Marivaux agitée mais dispensable car sans enjeux tangibles, qui n'a même pas la force de celle de Didier Bezace vue en fin de saison dernière. AM
LE TRIOMPHE DE L'AMOUR
Jusqu'au mercredi 27 octobre, à la MC2.