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Six femmes pour l’assassin / Remarqué l’an passé avec Limbo, Soi Cheang s’affirme comme la nouvelle coqueluche du cinéma hongkongais avec deux long-métrages prévus sur les écrans cet été. Place au premier, Mad Fate, un polar tordu et déconcertant, mais aussi parfois virtuose et sidérant.
Produit par Johnnie To (Exilé, PTU) et écrit par le scénariste phare de ce dernier, Soi Cheang choisit une filiation cohérente. Il s’inscrit dans les pas d’un auteur capable de réussites fulgurantes comme de commandes impersonnelles. Mad Fate, qui n’est pas à un paradoxe près, choisit la rupture (le noir et blanc cède sa place à des couleurs chatoyantes) et la continuité avec son prédécesseur (meurtres sordides, violence décomplexée).
La Beauté du geste
Référencé et contemporain, il s’éloigne du réalisme stylisé pour aller vers la fantasmagorie, dans un récit où les personnalités excentriques priment sur une intrigue foutraque et répétitive. Conscient des limites du script, Cheang s’affranchit ponctuellement d’une narration linéaire pour élaborer des climax de mise en scène organique. L’image devient alors le premier vecteur de sensation et de compréhension, transcendant un projet inégal mais intéressant.
Mad Fate
De Soi Cheang (Hong-kong, Chine, 1h49) avec Ka Tung Lam, Lok Man Yeung, Ng Wing Sze…
En salles le 17 juillet 2024.
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