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Photo : Ron Wyman
Ce serait tentant d’y croire mais Bombino n’est aucunement un tribute band à tendance explosive de Dalida – celui par exemple que l’on verrait reprendre le Bambino de la blonde et pailletée égyptienne dans OSS 117, Le Caire Nid d’Espions. Certes cette musique-là vient aussi d’Afrique, mais on ne peut pas dire qu’elle ait grand-chose à voir avec la choucroute de Dalida. Bombino est en fait le nom de scène tout à fait approprié d'Omara Moctar, guitariste et chanteur nigérien traînant ses guêtres – si l’on peut dire – dans le creuset fertile du rock touareg – dans lequel officie le grand ambassadeur Tinariwen – depuis des lustres.
Sauf que la chose a fini par tomber dans l’oreille du très curieux Dan Auerbach, tête pensante et chercheuse des Black Keys et producteur boulimique. Lequel a assez ironiquement convoqué le Bombino à Nashville pour l’enregistrement de quelques unes de ses chansons du désert. Cela a donné l’album Nomad et sa pochette façon Zoubida (Moctar pétaradant sur la moto d'Auerbach). Un parrainage de luxe qui, non content de booster la carrière de Bombino, souligne s’il était encore besoin le lien quasi-cosmique qui unit les rives du fleuve Niger et celles du Mississippi, le Ténéré et le Tennessee, le blues du Delta et les hommes bleus. D’habitude volontiers envahissant en studio, Auerbach, qui ne pouvait être que bluffé par un tel guitariste, n’a fait ici que donner à la musique du virtuose nigérien l’ampleur sonore qu’elle mérite, lui laissant conserver la latitude immense qui a toujours été la sienne sous ses latitudes d’origine.
Stéphane Duchêne
Bombino
Au Transbordeur, vendredi 8 novembre
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