de Laurent Cantet (Fr., 1h53) avec avec Marina Foïs, Matthieu Lucci, Warda Rammach...
Autrice de polars, Olivia anime un atelier d'écriture à La Ciotat durant les vacances pour des adolescents désœuvrés. Parmi eux, Antoine, replié sur lui-même et ses jeux vidéos violents, prompt à la provocation raciste et à deux doigts d'un passage à l'acte. Mais lequel ?
Fiction documentarisante, cette chronique d'un été réalisée par Laurent Cantet (et comme à l'accoutumé co-écrite par son comparse Robin Campillo) tente de tisser au moins trois fils narratifs au moyen de ce fameux “atelier”, catalyseur maïeutique et générateur dramatique du récit. Grâce à lui, on plonge ainsi dans le passé de la cité et de ses chantiers navals, désormais reconverti dans le luxe (quel symbole !) ; on s'imprègne également du présent, déboussolé par un terrorisme attisant les tensions. Et l'on suit la relation ambigu du quasi hikikomori Antoine avec l'autrice — dont la résidence n'est qu'une parenthèse dans sa carrière.
Le problème n'est pas que L'Atelier veuille raconter autant d'histoires à la fois, mais que ses (bonnes) intentions semblent prioritaires sur la focalisation narrative. À la différence d'Entre les murs, le groupe n'est pas ici le centre de gravité, et l'on peine à s'attacher au projet pédagogique qu'il suit, aux personnages impliqués, et en définitive au film lui-même. Dommage.