Festival / Les concerts de La Rue des Artistes ouvrent depuis vingt-cinq ans la saison estivale des festivals de musique. Avec une nette propension à défendre une certaine forme de world music populaire, le festival couramiaud fera raisonner la sono mondiale avec de belles têtes d'affiche, proposant aussi des formations plus rarement écoutées dans la région.
On ne boudera pas notre plaisir de retrouver sur scène le très charismatique Tiken Jah Fakoly, chantre des Etats-Unis d'Afrique, ou encore le collectif Danakil. Pour autant, notre attention se portera plutôt vers des groupes sans doute moins médiatisés, mais tout aussi intéressants musicalement et tout autant valeureux humainement.
World music
Nous sommes notamment tombés sous le charme de deux formations 100% (enfin presque) féminines... Les sept musiciennes de Las Gabachas jouent une cumbia chaloupée, matinée de mambo, de cha-cha-cha et de salsa. Bref, à la manière d'un vrai bal latino, ce combo est une pure invitation à la danse. Artistes pluridisciplinaires, les filles se produisent depuis sept ans de festivals en salles de spectacles, dans la rue comme sur scène, remuant le public partout où elles se produisent. Les sept Gabachas seront accompagnées par un danseur masqué et costumé, donnant au concert des allures de fêtes mexicaines entre amor y muerte (samedi 18 juin à 23h15).
Né du côté de Besançon en 2007, Mystically est une vivifiante formation échafaudée autour de Marie-Lou Fauconnet et Adeline Aurokiom, deux ex-choristes, deux voix cool and soul, deux empreintes pour une seule et même vibration, celle d'un reggae roots aux accents afro-caribéens. Conscients et parfois intimes, les textes abordent des sujets aussi forts qu'universels comme la nécessaire unité entre les peuples face aux aberrations d'un système qui fonce droit dans le mur et aux inégalités qu'il engendre. Comme son nom le laisse entendre, Mystically interpelle aussi son auditoire sur une certaine quête spirituelle qui pourrait s'appuyer sur le pouvoir transcendantal de la musique, avec en toile de fond l'héritage de la Terre-Mère africaine. Les deux chanteuses sont portées par une belle brochette (c'est bientôt la saison) de musiciens, dont certains apportent une touche afro-jazz à quelques titres (dimanche 19 juin à 17h).
Miaou!
Avec sa monnaie éphémère (le Miaou) et son camping (Le chat qui dort), La Rue des Artistes n'a plus rien à envier aux grands festivals de l'été avec, pour la première fois cette année, sa propre bière, la P'tite Miaousse, une cuvée spéciale fournie par La Brasserie de la Loire à Saint-Just-Saint-Rambert. Porté par l'association Atout Monde, le festoche écoresponsable et écocitoyen multiplie les actions tout au long de l'année.
Festival La Rue des Artistes, du 17 au 19 juin, Parc Nelson Mandela à Saint-Chamond