L'univers graphique de Vincent Anaskieviez n'est pas d'un abord immédiat très évident. Dans ses compositions abstraites, les formes sont parfois rebutantes. Quant aux œuvres plus figuratives, les scènes représentées sont franchement inquiétantes. Mais la cohérence avec laquelle se déploie l'exposition confère à l'ensemble une intensité saisissante à la hauteur du travail subtil que mène l'artiste en explorant la diversité des effets offerts par les matériaux graphiques (graphite, pierre noire, crayons...). Une première œuvre offre à voir un immense cercle à la surface duquel des volutes graphiques délicatement travaillées à la pierre noire évoquent des marbrures. Juste à côté, réalisés avec la même technique, quatre cercles évoquent des sphères dans lesquelles se développerait un écosystème donnant naissance à d'embryonnaires formes énigmatiques. Dans une autre série, ces formes semblent avoir achevé leur développement mais restent indéfinissables, entre l'organique et le végétal. Puis, progressivement, ces formes se font figuratives et amènent vers des grands formats conciliant univers clinique et surréalisme délirant : des jambes humaines boursouflées côtoient, dans un environnement en apesanteur, un mobilier de métal à la fonction indéterminée... fascinant.
Êtres et chimères (Vincent Anaskieviez)
À la galerie Alter Art jusqu'au 2 février