Dans le quartier Saint-Laurent, un sympathique primate urbain expose à la Galerie Alter Art quelques-unes de ses réalisations faussement primitives. En effet, attaché aux effets expressifs propres à certaines techniques rudimentaires, le Street Yéti, puisque c'est son nom, délaisse les outils traditionnels de la tradition graphique (crayon, pinceau...) au profit de techniques et de matériaux bruts : tampons-patates, linoléum et vieille palettes. Tirant parti des spécificités de ces différents procédés et de leur supports respectifs, le Street Yéti joue des variations et des effets plastiques que chacun d'entre-eux permet. Le tampon-patate offre la possibilité d'une stylisation sans artifice, la gravure sur linoléum laisse sur les impressions la trace d'un grain spécifique, quant à l'usage du pochoir, il contraint à une découpe schématique et offre une approche qu'on imagine déclinable à l'infini, dans l'espace urbain.
Ces variations de techniques adoptées pour un même sujet permettent de valoriser les métamorphoses graphico-plastiques de celui-ci – ceci d'autant plus qu'il s'agit d'animaux, plus ou moins fantastiques, mythiques ou oniriques : ours, crocodiles, pieuvres, mais également des sortes de satires et bien sûr un yéti. Ce bestiaire vient peupler les murs et le sol de la galerie et fait de l'exposition une sorte d'installation à part entière. Réjouissant !
Le Street Yéti à la galerie Alter-Art jusqu'au 14 novembre