Qui es-tu, le film d'auto-défense ?

Rétro / Avec L’Inspecteur Harry, Don Siegel et Clint Eastwood posaient les codes du film d’auto-défense (ou vigilante-flicks en parler cinéphage) tels que brillamment détournés aujourd’hui par le même Eastwood dans Gran Torino. À savoir : un individu, seul et idéaliste, qui passe outre lois, justice et police pour redresser les torts avec ses propres méthodes. Charles Bronson a kiffé grave le concept, sans en saisir l’ironie narquoise, et s’est mis fissa sur le créneau avec Un justicier dans la ville (Death wish) et ses suites, graduellement bidons (notamment Le Justicier braque les dealers, dont le titre est déjà un appel aux soirées déviantes entre potes bourrés). Stallone, jaloux, l’imitera dans le grotesque Cobra, faisant allégeance à son maître de l’époque : Ronald Reagan. Deux grands cinéastes vont, eux, subvertir les règles et livrer des films autrement plus pertinents : John Carpenter avec Assaut, où une bande d’individus sans visage font le siège d’un commissariat en cours de déménagement. Flics, voyous et justicier amateur se donnent alors la main pour résister à la horde. En fait, le grand Carpenter utilise le vigilante-flicks pour mieux remaker en douce Rio bravo de son maître Hawks. Quant à William Lustig avec le bien nommé Vigilante, il tourne un film d’auto-défense presque bressonien, avec un anti-héros (Robert Forster) tellement apathique que ses actes de justicier véner’ n’acquièrent aucune grandeur. Il se fait même humilier par sa femme qui lui reproche de ne pas avoir été là au bon moment ! James Wan, dans le brillant Death sentence, retiendra la leçon : plus son personnage se venge, plus il se transforme en épave humaine, aussi effrayante que les punks qu’il massacre à tour de bras… En France aussi, on a nos petits maîtres du genre. Tout petits, d’ailleurs : il n’y a qu’à voir les très bas-du-front Légitime violence de Serge Leroy et Tir groupé de Jean-Claude Messiaen (cinéaste sous-estimé par les amateurs de gros bis qui tâche) pour s’apercevoir que seule la bêtise et Gérard D’Aboville traversent sans encombre l’Atlantique. CC

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