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Comment mettre fin au procès grâce à un médiateur professionnel
Publié Vendredi 17 mai 2024
Me Olivia Gast / « J’arrête le procès ! » La médiation est une solution souvent méconnue aux résultats convaincants pour presque tous types de conflits et de juridictions : l’essayer, c’est l’adopter !
Comment en finir avec ces procès qui durent des années, pour une issue incertaine, publique, imposée et souvent insatisfaisante ?
Notre Justice malade, comme bien d’autres de nos services publics, souffre d’un manque de moyens. La médiation peut permettre de renouer le dialogue où on le croyait devenu impossible. Les avocats le savent et la proposent de plus en plus souvent à leurs clients afin de leur éviter des années de gâchis, avant tout procès ou en cours de procédure, y compris si leur client y semble a priori hostile.
Qu’est-ce que la médiation ?
La médiation permet à des parties, alors appelées « médiés », d’éviter ou de mettre fin au procès en trouvant un accord amiable grâce à un médiateur professionnel spécialement formé à des méthodes et techniques d’écoute, de communication, et autres outils lui permettant de diriger les échanges jusqu’à faire renouer le dialogue à des personnes en situation de conflit qui paraît inextricable, au moins juste assez pour trouver une solution à leur problème dans trois cas sur quatre, parfois même se réconcilier.
La parole est libérée, même dans le milieu des affaires, les médiés peuvent se dire ce qu’ils ont sur le cœur, ce qui n’est pas possible lors d’un procès.
La médiation n’est pas la conciliation (en général imposée, formelle et expéditive), ni l’arbitrage (où un tiers est rémunéré par les parties pour leur imposer une décision comme une sorte de juge privé).
Il y a deux types de médiation : la médiation judiciaire, qui est ordonnée par un juge (articles 131-1 à 131-15 du Code de procédure civile) et la médiation conventionnelle (c’est-à-dire contractuelle, prévue ad hoc ou en amont par une clause du contrat : articles 1530 à 1535 du même Code). Mais le processus reste le même. La médiation est maintenant obligatoire pour tous les litiges dont l’enjeu est inférieur ou égal à 5 000 euros (article 750-1 du même Code) et dans certains autres cas.
Le Code national de déontologie du médiateur la définit comme « un processus structuré reposant sur la responsabilité et l’autonomie des participants qui volontairement, avec l’aide d’un tiers neutre, impartial, indépendant et sans pouvoir décisionnel ou consultatif, favorise par des entretiens confidentiels, l’établissement et/ou le rétablissement des liens, la prévention, le règlement des conflits ». Ainsi, la médiation est un processus rapide, économique et confidentiel. La médiation peut transformer un conflit en une opportunité.
Qui est le médiateur ?
Le médiateur est un professionnel formé au processus de la médiation (la formation universitaire dure plus de 200 heures), aux techniques de communication et de gestion des émotions. Il peut être issu de tout milieu professionnel. Ni juge, ni arbitre, ni expert, le médiateur n’a aucun pouvoir de décision. Il n’a que les compétences pour les amener à les rendre à nouveau capables de communiquer suffisamment pour trouver un accord par eux-mêmes. Il travaille souvent avec un co-médiateur.
Au départ, les médiés peuvent se détester, refuser de se parler, de se voir, ou même de proposer à l’autre une médiation. Ici le rôle des avocats est primordial pour convaincre leurs clients de l’intérêt pour eux de tenter la médiation. Le médiateur peut aussi prendre contact avec chaque médié, y compris pour proposer la médiation et expliquer son fonctionnement, mais aussi pour amener à réfléchir sur ses motivations, ses enjeux et objectifs, ses risques.
Indépendant et impartial, affilié à un centre de médiation ou non, choisi par les médiés ou désigné par le juge ou par un centre de médiation, le médiateur pratique l’écoute active et s’efforce de rester neutre dans les échanges, qu’il orchestre en veillant à reformuler ce qui est dit par chaque médié en laissant la place à chacun d’exprimer tout ce qui a besoin de l’être. De cette manière, peu à peu, chaque médié va commencer à apercevoir le point de vue de l’autre, peut-être à le comprendre, à moins le considérer comme un « ennemi », et le dialogue redeviendra possible.
Où trouver un médiateur compétent ? Adressez-vous au Centre des avocats médiateurs de l’Isère (Cami) qui propose des avocats formés pendant deux ans pour devenir aussi médiateurs, ou encore Arcada, centre de médiation qui propose des médiateurs expérimentés et de proximité, ou enfin Calma Médiation qui propose des médiations sans frontières, notamment pour les entreprises et les dirigeants.
Dans quelles situations le recours à la médiation peut-il s’avérer précieux ?
Avant le procès, il est toujours préférable de tenter d’abord un accord à l’amiable via une négociation en direct ou par le biais de ses avocats. D’ailleurs, les articles 56 et 58 du Code de procédure civile imposent que l’assignation, la requête ou la déclaration de saisine du juge indique les diligences qui ont été entreprises pour parvenir à une résolution amiable du litige (sauf motif légitime). Cela inclut notamment les modes amiables de règlement des différends (Mard), tels qu’une tentative de conciliation, de médiation ou de procédure participative. À défaut, le juge peut proposer une conciliation ou une médiation (article 127 du même Code).
La médiation devient pertinente lorsque les négociations n’aboutissent pas, que le désaccord a dégénéré en conflit, que la situation reste bloquée, que l’une ou l’autre des parties (ou les deux) se sent braquée.
La communication ne passe plus. « Je ne veux plus jamais le/la voir ni lui parler », « de toute façon il/elle ne comprend rien », « c’est allé trop loin, on ne peut plus se supporter ». Parler de l’autre et de la situation de conflit devient douloureux. On préfère ne pas se confronter à cette douleur et se livrer une bataille judiciaire plutôt que de se confronter à l’autre, à la vision des choses de l’autre, à sa « carte du monde ».
Plus on est persuadé que toute communication avec « l’autre » est impossible, plus la médiation prend tout son sens et le médiateur toute sa place.
La liberté d’action qu’offre la médiation aux médiés est très appréciable, ceux-ci pouvant choisir et élaborer librement la solution sur-mesure qui résout leur problème et répond à leurs attentes, y compris en termes de communication extérieure, et cela de manière confidentielle. Cela n’est pas possible dans un procès.
Comment avoir accès à une médiation en cours de procès ?
En cours de procès, il est toujours possible de tenter une médiation, même en cause d’appel. Parlez-en à votre avocat, qui, notamment s’il est formé aux Mard, saura vous conseiller et faire la demande auprès du juge ou de l’autre partie, ou encore saisir un médiateur ou un centre de médiation pour faire les démarches.
Si tous les avocats ont des notions en médiation, certains avocats ne sont pas encore formés à l’accompagnement de leurs clients à la médiation et peuvent avoir des réticences à l’idée de cette solution, où ils devront changer de posture, être moins combatifs mais plutôt en retrait et vigilants au respect de vos droits, ce qu’ils feront avec professionnalisme.
En outre, si les parties trouvent un accord, elles le formalisent à l’issue de la médiation par un « accord de médiation ». Cet accord est donc un contrat qui s’impose à ses signataires qui sont tenus de le respecter.
Il convient de veiller à ce que la qualité de sa rédaction soit irréprochable et pour cela, l’accompagnement des médiés par leur avocat est un réel avantage.
À défaut d’accord, les médiés demeurent libres de cesser la médiation et de reprendre ou d’entamer le procès. Alors, pourquoi se priver ?
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