Festival / Attraction majeure du festival Changez d'air à Tassin et Saint-Genis les Ollières, Alexis HK revient sur nos terres lyonnaises avec ses chansons à tiroirs, son humour pince-sans-rire et sa superbe scénique.
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C'est le petit festival qui a su, l'air de rien, se mettre en orbite géostationnaire dans la périphérie lyonnaise. Changez d'air, un pied à Tassin, un autre à Saint-Genis les Ollières, peut brandir fièrement son canard accordéoniste sur ses affiches, sa cinquième édition a de la tenue. On commencera par la fin, avec la tête d'affiche du samedi : Romain Humeau, parti sur des routes solitaires (et temporaires, probablement) à l'ombre d'Eiffel, pour personnaliser probablement sa musique et montrer qu'il vient de son cœur (de rocker). Ne lui répétez pas, mais ça ne change pas grand-chose, en définitive... La veille, toujours à l'Escale de Saint-Genis, l'invité d'honneur se nomme Loïc Lantoine, qui explore un créneau que personne n'avait jusque-là eu l'idée d'arpenter : la chanson sans chansons... Autrement dit, du texte et de la musique que seul un impérieux désir de spectacle vient réunir, évoquant à la fois la pratique du spoken word et la chanson réaliste post-Têtes Raides.Made in HKMais c'est clairement lors de la soirée d'ouverture (à l'Atrium de Tassin) que l'on sera à l'affût. On y entendra celui qui a su avec une certaine habileté contourner l'écueil de la nouvelle chanson française décalée que les Benabar et autres Sansévérino ont imposé avec perte et fracas (avant l'accident industriel Cali, croisement entre ceux-là et Jean-Louis Murat). Alexis HK, lui, est passé entre les gouttes. Certes, on l'avouera, son deuxième album, L'Homme du moment, n'a pas forcément suscité un enthousiasme débordant, surtout après son excellent Belleville. Mais il a suffi d'un petit showcase à la FNAC pour qu'il nous rappelle à la bonne heure quel étrange animal il pouvait être. Car Alexis HK a deux énormes atouts dans sa manche : d'abord, un indéniable savoir-faire des chansons, une manière de faire danser les mots sans perdre de vue la nécessité de raconter des histoires. Pas d'effets de manche gratuit chez lui : toutes les arabesques lexicales sont mises au service d'une fort contagieuse joie de plier le réel à son bon vouloir, en général piocher dans les recoins les plus farfelus de son imagination. Chansons à rallonges exécutées avec élégance, interprétées avec un humour pince-sans-rire redoublé sur scène par une vraie présence et un incomparable talent à se mettre le public dans la poche, avant de le retourner dans tous sens. Une classe digne d'un Edouard Baer, avec lequel cet adepte du costume strict à plus d'un point commun...Alexis HKAu festival Changez d'air à TassinLe jeudi 26 mai à 20h30
