Quatrième édition déjà pour le rendez-vous annuel et éponyme de l'association Narkolepsy. Avant d'élargir le spectre de leurs activités à d'autres rencontres, les narkoleptiques ont une nouvelle fois mis l'accent sur la programmation du festival, plus resserrée que dans l'an dernier mais, que Satan soit loué, toujours aussi barrée et hétéroclite. Au programme, des courts internationaux en numérique et en argentique de haute volée et relativement peu diffusés. On retiendra le glauque finlandais Rare Export 2, sur le massacre des derniers Pères Noël, summum de maîtrise visuelle et scénaristique de cette sélection ; le 28mm Project made in JR et Ladj Ly de Kourtrajmé (même si on eut préféré la sélection de l'excellent docu 365 jours à Clichy Montfermeil chroniqué dans ces colonnes il y a peu) ; ou enfin les jouissifs Groove Armada “Get Down“, A man's got to do what a man's go to do ou Teleferic Voodoo. Les amateurs se réjouiront d'une participation surprise signée Mozinor (l'un des plus fameux internautes adeptes du “grand détournement“ – des scènes de films ou de séries re-dialoguées de la façon la plus absurde et / ou débile). Et enfin, on conclut sur notre petit chouchou déviant, Presque des hommes de Julien Fournet, un projet humant bon l'amateurisme convivial et l'indépendance trashos. Dans le monde des dessins animés, ça a chié dans le ventilo. Accusés à tort du viol de la Schtroumpfette, un Snorky, un Bisounours et le Schtroumpf Costaud se sont évadés du pays merveilleux pour devenir des zonards en quête de réhabilitation, traqués par ce traître de Denver, dernier dinosaure travesti en sergent adepte des armes et de la punchline qui tuent. Rythmé par les comptines de François Corbier (oui, oui, celui-là même), Presque des hommes est le court amateur le plus convaincant vu depuis des lustres, peut-être un peu trop conscient de son potentiel culte dans sa vulgarité complaisante. Mais le désir de cinoche qui transpire du film excuse tout. FC
Narkolepsy IV le 4 mai dès 18h, en plein air au Musée de Grenoble