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Expulsion / Les deux bâtiments que se sont appropriés des collectifs de riverains aux abords de la place Mazagran (Lyon 7ᵉ) ont été expulsés ce mercredi 2 octobre à partir de 6h30.
Le bâtiment principal, occupé jusqu'à la fin des années 1990 par des grossistes en vin, était resté vide une trentaine d'années avant qu'un collectif de lutte contre la gentrification du quartier ne décide de le squatter. Un squat auquel s'est ajouté celui de l'Annexe en 2021, bâtiment vide attenant à l'ECG (Espace communal de la Guillotière) et appartenant cette fois au bailleur social de la métropole Grand Lyon Habitat. Le projet, ouvertement militant, est resté le même pendant sept ans : « organiser concrètement la solidarité entre voisins et voisines, en dehors des rapports marchands et pour se réapproprier notre quartier ».
Une occupation emblématique de la Guillotière
Une appropriation qui passait d'abord par l'hébergement d'urgence d'une quarantaine de personnes, logées dans des chambres séparées au sein des deux bâtiments. De nombreuses activités étaient dispensées bénévolement à l'ECG. DJ sets, ciné-clubs et concerts mais aussi distributions alimentaires hebdomadaires, cours de français, d'informatique, de danse, de boxe ou de jujitsu, ainsi que des permanences administratives, d'autres psychologiques à destination de toutes et tous.
Les collectifs de l'ECG ont obtenu une victoire judiciaire pour l'Annexe en 2022. La justice avait autorisé le squat pour deux ans, reconnaissant le caractère culturel et solidaire du lieu. Les deux bâtiments sont devenus "expulsables" à partir du 1ᵉʳ avril dernier. La Métropole de Lyon a revisité le projet de l'îlot Mazagran et souhaite lancer sa restructuration par l'implantation de logements abordables et de "rez-de-chaussée actifs". Questionnée par Le Petit Bulletin sur d'éventuels relogements ou la poursuite des activités socio-culturelles par ces mêmes collectifs dans le quartier, celle-ci n'a pour l'instant pas répondu.
D'après la Préfecture du Rhône, 20 personnes ont été évacuées ce matin et cinq personnes ont été interpellées par la police aux frontières.
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