Après trois ans d'absence, les Rencontres Musicales se lancent un défi en abordant le grand répertoire russe, instrumental, orchestral et vocal, source d'inspiration des plus grands interprètes. L'occasion pour Claude Argoud, présidente de l'association, de communiquer son enthousiasme pour le programme de 2013, lors de sa conférence de presse. Alain Koenig
«Dvorak, Saint-Saëns, le fil du Danube, Mozart de A à Z» : un trait d'union relie les thématiques des Rencontres, tel une chaîne invisible. Ce fil rouge est le choix qui s'affirme, un peu plus à chaque édition, d'aborder les œuvres du grand répertoire, de viser le pinacle de la musique classique. Les Vêpres et le Deuxième concerto pour piano de Rachmaninov, l'opéra Le Prince Igor de Borodine avec chœur, ballets et chorégraphie, le Concerto pour violon en ré majeur et la Sérénade pour cordes de Tchaïkovski, Pierre et le loup de Prokofiev ! Une avalanche de pépites, pardon, de lingots ! La simple évocation de ce catalogue aurait sûrement pour effet de faire saliver tout programmateur d'auditorium conventionné en proie à la contrainte budgétaire. Tradition établie depuis 2008, le festival aura, cette année encore une marraine en la personne de Dominique Magloire, qui aura carte blanche pour le concert d'inauguration.
Amateurs au service des professionnels
Le concert d'ouverture abordera la très lyrique Sérénade pour cordes, op.48 de Tchaïkovski, ainsi que les redoutables Vêpres, œuvre vocale fétiche de Rachmaninov, empreinte d'une grande spiritualité. Contrairement aux débordements pianistiques caractéristiques du compositeur, cette pièce a capella situe l'exigence dans la justesse des timbres et le recueillement de la liturgie. Pour la petite histoire, Rachmaninov entraîne les basses du chœur dans les abysses-un contre-si bémol-, donc inutile de soupçonner le vibreur de votre portable ! Le Prince Igor, opéra épique de Borodine, fut achevé par Rimski-Korsakov et Glazounov à la suite du décès du compositeur. Interprété par une équipe "ad hoc" réunie pour ce festival, l'ouvrage se veut une allégorie du peuple russe et fut créé au Mariinski en 1890. Les blizzards sibériens parviendront-ils jusqu'à la plaine du Forez ? La soirée de clôture permettra à Martina Chiche, talentueuse violoniste, d'éclairer la sensibilité de l'immense Tchaïkovski, soumis aux objurgations moralisatrices d'une société russe aux mœurs répressives. C'est au capitaine Cyril Goujon, excellent pianiste, qu'il incombera de franchir les «Cinquantièmes Hurlants» du célèbre Deuxième concerto de Rachmaninov!
Festival Rencontres Musicales en Loire, du 13 septembre au 18 octobre