End/igné
De Mustapha Benfodil, ms Kheireddine Lardjam, 1h15. A la morgue Moussa réceptionne le corps de son meilleur ami qui s'est suicidé ne supportant plus le manque de liberté d’expression
Notre avis : Combattre la religion qui prend le pas sur le politique, dire et redire au monde que tous les Algériens (comme d’autres habitants du Maghreb) ne sont pas au garde-à-vous devant le Coran. Tel est l'objet de ce solo impeccablement maîtrisé de Azeddine Benamara, dans lequel il incarne les mots de Mustapha Bendofil, romancier, dramaturge et journaliste au quotidien progressiste El Watan. Moussa, préposé à la morgue, veille son ami qui s’est suicidé, désespéré de ne pouvoir être libre de ses mouvements dans son pays. Dans la deuxième partie du spectacle, le comédien devient l’ami et dresse un bilan terrifiant d'une Algérie engoncée dans son immobilisme. End/Igné est constamment à la lisière de la douleur, de la colère et de l’espoir. Mémorable.