Comparé à Tom Waits, volontiers qualifié de Nick Cave du tango, Daniel Melingo, à l’Epicerie Moderne le mercredi 15 octobre, cultive comme ses deux pairs le goût de l’interlope. Son tango, il le dit lui-même en guise de titre de son album, est maudit (Maldito Tango). Musique des damnés de la terre, des oubliés de la croissance et autres marginaux des quartiers chauds (putes, alcooliques, pickpockets), il n’en est pas moins saisi d’une langue riche et de poésie fleurie ; Melingo adaptant les poètes de Buenos Aires. Enfant du rock et du pionner Carlos Gardel, l’Argentin allège le vieux tango de sa poussière mais c’est pour mieux la faire mordre à son pays.