De Jacques-Rémy Girerd (Fr, 1h31) animation
Il y a deux problèmes avec ce Mia et le Migou, nouveau film du réalisateur de La Prophétie des grenouilles. L'un est narratif : la première partie, où une petite fille part retrouver son père enseveli sous les décombres d'un chantier, n'intéresse que modérément Girerd, qui l'expédie avec des raccourcis de récit confus. Ce n'est que quand Mia rencontre le(s) Migou(s) que le film trouve enfin son rythme et sa poésie. Les dernières séquences, visuellement étourdissantes, témoignent d'un souffle tardif mais indéniable. L'autre problème, plus profond, concerne le discours écologique du film et la technique d'animation utilisée (du dessin à l'ancienne, garanti sans PAO). Les deux traduisent une phobie du progrès technique assez embarrassante : Girerd, plus Ségolène Royal qu'Henry David Thoreau, prône un retour à la nature et aux vraies valeurs à coup de caricatures grossières (le patron au gros cigare s'appelle Jekhide !). Derrière la naïveté du trait, ce populisme écolo fait un peu froid dans le dos.
Christophe Chabert