Red is (not) dead

Musique / Envolé sous d’autres cieux, parfois américains, l’ancien villeurbannais Red développe actuellement une double personnalité : The Nightcrawler, vrai-faux soul-blues man de Nashville. On pourrait voir dans cette appellation la marque de son goût prononcé pour les animaux rampants et la soupe au(x) cafard(s). Mais on préfèrera, à coups de boutures pop-cultureuses, y voir sa volonté de se poser en Nemesis diabolique de Lambchop, l’un des plus éminents Nashvillains de la musique US : dans le comic original des X-Men, l’état du civil du mutant bleuté Nightcrawler (Diablo en VF) est Kurt Wagner. Or Kurt Wagner c’est justement le nom du génial ordonnateur de… Lambchop. Avec The Nightcrawler, Red qui, de peau, est plus blues que bleu, affiche justement une fragilité musicale proche de celle de Lambchop. Mais un Lambchop rongé à l’os par le Mal et la mutation. Les deux partagent d’ailleurs le petit déj’ le temps d’un duo sur le très beau Great Breakfast with Lambchop. Déjà familier des travaux pratiques avec Bonnie Prince Billy (sur son album country Nothin’ to Celebrate, et une reprise savoureuse de la comptine psychotrope Puff the Magic Dragon pour la compilation Songs for the Young at Heart), voici une ligne de plus sur un carnet d’adresses qui commence à valoir son pesant d’or. Quelles que soient les hypothèses, avec ce croustillant projet parallèle, Red impose toujours un peu plus cette paradoxale évidence : ce Français est l’un des meilleurs ambassadeurs modernes de la musique traditionnelle américaine. Stéphane DuchêneThe Nightcrawler + Mina Tindle + Zak Laughed & The Hobos Company
Au Sonic, samedi 28 mars.