De Frédéric Mermoud (Fr-Suisse, 1h33) avec Gilbert Melki, Emmanuelle Devos, Cyril Descours...
Complices, premier film d'un jeune cinéaste suisse aux courts-métrages prometteurs, souffre d'une schizophrénie fatale. Présenté comme un polar avec meurtres, flics et enquête, il s'agit en fait d'une énième laborieuse chronique de mœurs. Le corps d'un ado est retrouvé sur les rives du Rhône ; au fil d'incessants flashbacks (la pire idée du scénario, qui tue dans l'œuf l'envie d'en connaître l'issue), on découvre que Vincent était un gigolo ayant entraîné sa petite amie dans ses relations tarifées avec des hommes mariés. En parallèle, les inspecteurs Melki (qui refait peu ou prou son personnage dans la trilogie de Belvaux) et Devos (dont les apartés placement produit pour Meetic font vraiment peine), passent plus de temps à se tourner autour qu'à élucider le fait-divers. Le film accumule au passage tous les clichés — les notables partouzeurs, les jeunes friqués et pervers, les homos honteux ou solitaires... et ne masque pas son véritable dessein : se repaître de l'anatomie de son acteur principal, filmé comme une couverture de Têtu, ce qui en dit long sur la visée générale de Complices, à savoir du Téchiné new-look et branché.
CC