De René Féret (Fr, 2h) avec Marie Féret, Marc Barbé, David Moreau...
Officiant d'ordinaire dans une économie modeste, René Féret se retrouve ici à la tête d'un film en costumes relatant les jeunes années de Nannerl Mozart, sillonnant les cours d'Europe avec son père, sa mère et son jeune prodige de frère, Wolfgang. Le film démontre que ce génie n'était pas seul dans la famille : Nannerl compose, joue et chante avec un degré d'inspiration égal, mais sa condition de femme et une passion avortée pour le dauphin Louis XV l'éloigneront de la création artistique et la renverront dans l'ombre patriarcale. Féret tente ici un étrange film de famille féministe caché derrière une peu crédible reconstitution d'époque tant décors et costumes sentent méchamment la location, ce que la réalisation à coups de longues focales et de caméra portée ne fait que souligner. Le cinéaste se cherche d'abord entre trivialité et académisme, avant de ne plus vraiment trancher, laissant le film aller au fil de l'eau. Du coup, il est d'un ennui mortel et irréversible dès sa troisième bobine, déroulant sa thèse et ses situations avec une monotonie plombante, façon téléfilm culturel prêt pour une thema d'arte.
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