De J Blakeson (Ang, 1h37) avec Gemma Aterton, Martin Compston, Eddie Marsan.
Deux anciens taulards kidnappent une fille venue d'une famille huppée, la séquestrent et demandent une rançon contre sa libération. Défi de J Blakeson : animer ce pitch archi-classique par une série de situations paroxystiques, de coups de théâtre et de coups d'éclats et filmer le tout avec un maximum d'efficacité. Défi relevé, notamment dans l'hallucinante introduction qui raconte avec un enchaînement de plans coupants la machination parfaite et parfaitement exécutée, des deux voyous. Puis la machine se dérègle inexorablement ; il serait dommage d'en dire trop, tant La Disparition d'Alice Creed fonctionne sur son habile système de montagnes russes scénaristiques. Disons seulement qu'au terme du jeu de massacre, victimes et bourreaux auront singulièrement échangé leurs rôles. On peut reprocher à Blakeson son goût de la manipulation, cette manière finalement arbitraire d'introduire en guise de relances narratives des révélations inopinées sur le passé et les motivations des personnages. Des coutures qui seraient sans doute plus voyantes si le trio n'était pas formidablement incarné par trois excellents acteurs : Martin Compston confirme qu'il n'est plus seulement l'adolescent rebelle de Sweet sixteen, tandis que l'inquiétant Ediie Marsan s'offre une nouvelle prestation ahurissante après celle du moniteur d'auto-école de Be Happy. Quant à Gemma Aterton, loin des blockbusters poussifs dans lesquels elle a tourné récemment, et en attendant le Tamara Drewe de Stephen Frears, elle se place sur la carte des actrices à suivre de près dans les années à venir.
CC