Expo / Après avoir recueilli les témoignages et les musiques des Villeurbannais dans deux expositions remarquables (Les Chants spiraliques et Musiques !), le Rize dévoile désormais l'histoire de la ville de Villeurbanne. Dans un dispositif très simple de trois box couvrant chacun quelques décennies entre 1852 et aujourd'hui, cette nouvelle présentation, plus didactique que les précédentes, n'en demeure pas moins émouvante, car elle mêle finement l'histoire des habitants à celle des progrès technologiques qui ont fait et défait l'aventure manufacturière de cette cité. Villeurbanne s'est en effet développée grâce à l'essor industriel dans la deuxième moitié du XIXe siècle (avec notamment la construction du canal de Jonage, toujours en activité). La population double alors tous les vingt ans et Lazare Goujon, maire et médecin, cherche à améliorer les conditions de vie de ses administrés. Ainsi, au milieu de nulle part, sur une prairie, il invente un nouveau centre urbain, résolument moderne et inspiré de New York : les Grattes-ciels (1931) qui font encore la fierté et l'originalité de cette ville. C'est une bouffée d'air frais car, par ailleurs, la ville lutte contre la pollutions dégagée par les usines même si la commission «des brouillards et des fumées» (sic) veille à résoudre les problèmes dus aux émanations de charbon. Si désormais la ville de Villeurbanne ne compte plus que 20% d'ouvriers (contre le triple dans les années 60), elle fait encore honneur à son patrimoine industriel puisque le pôle Pixel, dédié aux activités innovantes de l'image, s'est installé dans les anciens grands moulins de Strasbourg de 1901. Nadja Pobel
Villeurbanne, la laborieuse ?
Au Rize (Villeurbanne), jusqu'au samedi 14 mai