De Fernando Trueba et Javier Mariscal (Esp-Ang, 1h34) animation
Chico se remémore, au crépuscule de son existence, sa jeunesse à Cuba où, jeune pianiste talentueux, il fit la rencontre de Rita, chanteuse exceptionnelle, dont il tomba amoureux et avec qui il vécut une décevante aventure artistique aux États-Unis, avant de rentrer seul et oublié dans son pays natal. La bizarrerie de ce film cosigné par Fernando Trueba est son absence totale d'imagination et de surprise : jamais un film d'animation n'aura paru si peu légitime dans sa démarche, tant son scénario et ses rebondissements sont ceux de n'importe quelle œuvre en prises de vue réelles. Certes, reconstituer Cuba et New York dans les années 40 doit coûter une blinde ; certes, le graphisme est loin d'être moche. Mais cela ne suffit pas à sortir Chico et Rita d'une désagréable sensation de routine académique, amassant les clichés à la pelle sur le machisme latino, l'industrie du spectacle américain, la sexualité torride des Cubains et tuant dans l'œuf l'émotion mélancolique qu'elle est censée produire à l'écran. Christophe Chabert