De Goro Miyazaki (Jap, 1h31) animation
Poussé par son père Hayao à la succession au trône de son mythique studio Ghibli, Goro Miyazaki retourne au charbon après Les Contes de terremer. Bonne nouvelle, l'étouffante empreinte du maître s'est évanouie, pour laisser place à un mélo ensoleillé, aéré et généreux où le fils décomplexé assume d'entretenir la mémoire du père. Au travers d'une intrigue familiale et amoureuse dans le Japon de 1963, La Colline aux coquelicots n'a pas d'autre sujet que l'importance du passé pour la vitalité du présent. Suivant la trajectoire d'une lycéenne et ses proches qui tentent de sauver leur foyer étudiant d'une reconstruction (symboliquement appelé «quartier latin»), Miyazaki touche à l'Histoire du pays pour renvoyer à toute perte de lien social et affective. Il signe un beau film impressionniste et vertueux sur la transmission et la jeunesse. Une œuvre tendre et délicate où le quotidien est sublimé par un soin affolant et coloré du détail dont le savoir-faire est une autre marque du temps.
Jérôme Dittmar