Quelques recettes, comme un fil d'Ariane, pour s'y retrouver : en premier lieu, ne jamais oublier que ce festival a un Plus. Le public a donc plusieurs options, il peut se concentrer uniquement sur Puccini et oublier le Plus. Dans ce cas, une belle soirée Il Trittico l'attend et il pourra passer allègrement de Il Tabarro à Suor Angelica pour terminer par Gianni Schicchi. Tout cela dans une belle cohérence artistique : un compositeur, un metteur en scène (David Pountney), un chef d'orchestre (Gaetano d'Espinosa). Les plus aventuriers, les mélomanes curieux, pourront choisir les soirées confrontations de genres. Chacun des trois volets qui constitue Il Trittico se met en résonnance avec une œuvre d'un compositeur germanique de la même époque. L'idée est très séduisante : des diptyques qui ont un peu le même sujet mais qui n'ont pas du tout la même écriture musicale. Comment Il Tabarro et Von Heute auf Morgen de Schoenberg parlent de la vie de couple ; comment Suor Angelica et Sancta Susanna de Hindemith questionnent le destin d'une religieuse ; enfin comment sont mis en miroir grinçant et déformant Gianni Schicchi et Une tragédie florentine de Zemlinsky. Pour les boulimiques, le choix est radical, il faut tout prendre goulument parce que là seulement se révèle l'intérêt du festival : comment Puccini s'éloigne de ses contemporains, comment son écriture reste chevillée à l'époque romantique et comment les trois autres ont pris leur envol sur des chemins d'écriture diversifiée.
PC
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