«I am the Devil». C'est par ces mots que s'ouvrait, en 2006, le cinquième album des Bordelais de Sleeppers, vétérans d'une noise frontale et suffocante comme seule sait également l'être celle de leurs correspondants new-yorkais d'Unsane. À l'époque, encore impressionnable par le premier riff aux airs d'allumage de scie circulaire venu, on y a cru. Depuis, on a fait la connaissance de leurs compatriotes de JC Satan et on se rappelle enfin vraiment pourquoi le rock'n'roll fut un temps considéré comme la musique du Diable. Il faut dire que question bestialité et crasse, ces cinq garageux, qu'on soupçonne par ailleurs de gober chaque jour l'équivalent en psychotropes de ce que le Ministère de la Santé et des Affaires Sociales recommande pour les fruits et légumes, se pose là. Exactement où on avait laissé le Husker Dü de New Day Rising et le Pink Floyd de The Piper at the gates of dawn. Et le plus chouette, c'est qu'ils ne sont pas seuls : de leurs copains de label Catholic Spray à Crash Normal en passant par Yussuf Jerusalem, toute une scène antithétique de ce que fut le baby rock est en train de faire oublier la proverbiale médiocrité de la France en matière de poum-tchack anglophone. Mais c'est une autre histoire. Pour l'heure, retenez que JC revient mardi 23 octobre au Kraspek Myzik.
Benjamin Mialot