On ne vous fera pas l'affront de vous traduire le nom d'Erotic Market, même notre bilingue d'ancien Président de la République aura compris. De toute manière, il suffit d'écouter quelques secondes de ce jeune groupe lyonnais pour que le marché de l'érotisme s'empare de vous comme une jeune fashionista d'un cachemire à moins 70% un jour de soldes.
Il n'y avait guère qu'Echo Orange, maison d'énergumènes comme Fireball FC, Daisy Lambert ou The Rebels of Tijuana, pour se faire souteneur d'un projet aussi allumé et addictif (aidé en cela par le Grolektif et Jarring Effects en un curieux mélange de genres). Lequel est manifestement en train d'aguicher au-delà du périphérique lyonnais puisque le buzz – celui du râle de l'amour physique – fait son petit bonhomme de chemin avec un taux de pénétration non négligeable.
La faute à un titre qui commence à pas mal tourner : Rumblin', mélange d'éructations björkiennes poussées à saturation, de spoken word tantrique, de cuivres saouls, de xylophones libidineux, le tout fouetté comme à la parade par une basse terrifiante. Une basse qui revient sans cesse, sur chacun des morceaux qu'on a pu entendre, se livrer à un corps à corps sans fin avec les incantations de la chanteuse Marine Pellegrini qui, comme son complice Lucas Garnier (également membre de Bigre !), fut de l'aventure N'Relax.
Une chose que l'on a d'ailleurs du mal à se figurer au premier abord tant le gap esthétique est important, puisqu'on passe, pour schématiser, de la chanson jazzy au martèlement d'une bizarrerie électro pop aussi insaisissable que saisissante. Stéphane Duchêne
Erotic Market
Au Transbordeur (Just Rock ? avec Naïve New Beaters, Twin Twin et Hyphen Hyphen), vendredi 26 octobre
Au Kraspek Myzik (Riddim Collision), jeudi 8 novembre
Au Marché Gare (avec Alt-J), lundi 26 novembre
«Rumblin'» (Echo Orange)