De Massoud Bakhshi (Iran-Fr, 1h30) avec Babak Hamidian, Mehrdad Sedighian...
S'inscrivant dans le courant, visiblement en plein essor, du réalisme social iranien, Massoud Bakhshi jette un regard particulièrement sombre et désespéré sur son pays. Le destin du protagoniste se retrouve ainsi obstrué de tous les côtés : le souvenir douloureux d'une enfance où son père, violent et tyrannique, est allé jusqu'à faire subir des électrochocs à sa propre femme qui le déteste au point de refuser l'argent qu'il lui lègue, et qui lui permettrait de quitter le pays ; et la rigidité bureaucratique de l'État iranien, qui refuse à ce professeur d'enseigner librement, mais aussi de rentrer en Europe où il a pourtant passé la majeure partie de sa vie. Avec des éclats de cinéma qui rappellent le film noir — l'enlèvement au début filmé en caméra subjective, mais aussi la séquence avec le frère dans la tour — Une famille respectable révèle un cinéaste à suivre, même s'il lui manque encore le style et la rigueur d'un Asghar Farhadi.
Christophe Chabert