Y a pas à tortiller, ils sont forts chez Expérience : alors que l'époque est, dans le secteur de la bande dessinée comme ailleurs, à la généralisation du paiement à coups de lance-pierre, c'est en bermudas qu'ils rémunèrent les auteurs qui ont l'heur de produire des planches pour leur compte.
Evidemment, il n'est pas ici question de ce short descendant sur les genoux qui, des militaires britanniques l'ayant inventé – en raccourcissant le pantalon de leur uniforme pour supporter la chaleur des Bermudes – aux touristes germaniques auxquels on l'associe, vous rend indésirable en moins ne temps qu'il n'en faut dire swag.
Il est question du Projet Bermuda, objet éditorial lancé en 2007 et dont chaque déclinaison s'attache, au terme d'un appel à projets, à mettre en lumière la vitalité de la création séquentielle lyonnaise – et dont chaque contributeur, donc, reçoit des exemplaires. Le quatrième volume, le deuxième depuis le passage à un rythme de parution annuel, vient de sortir.
Comme les précédents, il est volumineux (276 pages) et se partage harmonieusement entre heureuses retrouvailles (Jonathan Silvestre et ses gros pixels, PMGL et ses gribouillis faussement immatures) et belles découvertes (le très «Nouvelle BD française» Clément Rizzo, Grégoire Brequin et ses rondeurs à l'ancienne). Et comme les précédents, il sera promu par une séance de dédicace nocturne, à laquelle prendront part une douzaine de la trentaine de jeunes auteurs retenus.
Benjamin Mialot
Nocturne Bermuda
à Expérience, jeudi 20 décembre