Diriger un théâtre ne consiste pas qu'à bâtir une programmation annuelle et créer un spectacle par saison. Cela, Nino d'Introna, metteur en scène et patron du TNG, le sait depuis longtemps (sa future création en février sur un texte de Stéphane Jaubertie, Everest, est très attendue), lui qui n'oublie pas d'être curieux et d'ouvrir le plus possible son lieu au monde. Avec Annick Bajart, sa fidèle conseillère artistique, il présente pour la septième année une semaine de Ré-génération, soit douze spectacles venus de France bien sûr mais aussi d'Espagne, d'Italie, d'Allemagne et du Québec, accessibles pour deux d'entre eux dès 3 ans. Le panel dramaturgique est large : du théâtre d'ombre façon Michel Ocelot (Les Ombres du monde) au concert narratif sous casque (L'Histoire de Clara, bébé dont les parents furent déportés en 1942) en passant par du théâtre d'objets (Kiwi, intriguant récit du nettoyage d'une cité avant les Jeux Olympiques), du théâtre-danse (Les Petites Chèvres et le loup par la célèbre compagnie transalpine Ruotalibera Teatro) ou des formes plus classiques (avec le retour de Johanna Epédbois, pièce allemande sur une passionnée de Jeanne d'Arc). Depuis trois ans, ce festival permet aussi de voir des ébauches de spectacles d'artistes parfois déjà passés par le TNG, comme le Grenoblois Aurélien Villard et sa dynamique compagnie des Gentils. Nino d'Introna, quant à lui, fera une première lecture complète d'un texte commandé à Fabrice Melquiot (Tunnels) il y a deux ans sur un sujet exploré par nombre d'écrivains (Fabio Viscogliosi, Eric Sommier...) ces dernières années : la tragédie du tunnel du Mont-Blanc.
Nadja Pobel
Festival Ré-génération
au TNG du samedi 12 au vendredi 18 janvier
