Attention OVNI. Il faut bien le reconnaître, ce que proposent les membres de la troupe Soleluna à la tête de l'Étoile Royale depuis 2006 est assez insolite dans le paysage théâtral : du cabaret. De ce genre codé, ils font de très bons spectacles, éminemment rodés. C'était déjà le cas avec Besame Macho. Avec Orgie romaine (programmé jusq'au 24 février puis en mars), ils font de nouveau appel au dramaturge Michel Heim, pape de la comédie musicale gay friendly parisienne qui, cette fois-ci, leur a écrit un texte sur mesure. Néron fait revenir à Rome Britannicus, non pour lui piquer sa Junie de concubine mais pour lui déclarer son amour. Junie, de son côté, tombe amoureuse de la mère de Néron, Agrippine, elle-même entichée d'un esclave affranchi. Ce scénario croisé et recroisé est interprété avec vigueur et rigueur. Les parodies de tubes (empruntés à Souchon, Trénet, Bécaud, France Gall...) s'enchaînent à un rythme éffrené. Et ce n'est pas parce que le sujet est traité légèrement que le jeu est à l'avenant : le chant comme les déplacements sont plus que soignés, à l'image de ceux du trio de musiciens qui interprètent en live les morceaux.
Nadja Pobel