Cinquante ans et presque autant de spectacles montés, une quinzaine de textes publiés : Pascal Rambert est depuis longtemps un auteur et metteur en scène incontournable dans le paysage du théâtre contemporain français. Ce Niçois d'origine est un précoce qui n'a pas froid aux yeux. À 17 ans, encore lycéen, il monte Marivaux, puis à 20 le Léonce et Léna de Büchner au Théâtre de la Bastille. Excusez du peu. Globe-trotter, il est persuadé que les expériences à l'étranger enrichissent. Amoureux du Japon («le pays du soin, écrit-il dans Genevilliers roman 0708. Les gens prennent soin de toute chose. Chaque matin est une épiphanie pour l'œil»), il s'y rend régulièrement et collabore, entre autres, avec son conscrit, Oriza Hirata.
En 2007, celui qui dit n'avoir jamais candidaté à rien reçoit un appel de Renaud Donnedieu de Vabres, alors ministre de la Culture. «Vous venez d'être nommé directeur du Théâtre de Gennevilliers. À l'unanimité». Là-bas de l'autre côté du périph', il est bien conscient que c'est "loin" et "sinistre" dans la tête des gens. La décentralisation ne leur dit plus grand-chose. Pourtant l'offre est trop belle pour la refuser et l'outil théâtral sublime. Il succéde ainsi à l'un de ses maîtres, celui à travers qui, outre Antoine Vitez, il dit s'être découvert communiste : Bernard Sobel.
Invité à de nombreuses reprises à Avignon, Rambert y a créé Clôture de l'amour en 2010, texte pour lequel il a été récompensé par un Prix du Syndicat de la critique au titre de "Meilleure création d'une pièce en langue française" et le Grand Prix de Littérature dramatique en 2012. Cet été, il sera de retour dans la Cité des Papes pour un soir.
Nadja Pobel