De Elmin Alper (Tur-Gr, 1h34) avec Tamer Levant, Reha Özcan, Mehmet Özgür
Avec son affiche de western italien, Derrière la colline annonce la couleur. Pas celle de Tarantino (encore que), mais celle d'un Leone revisité, plantant son drapeau dans une contrée sauvage et anonyme où une famille et ses proches s'entretuent pour des raisons dérisoires. Huis clos à ciel ouvert dédicaçant sa mise en scène au génial mélange d'abstraction et de matérialisme du cinéaste italien, Derrière la colline n'a toutefois pas le talent de son modèle.
Malgré le minimalisme de l'intrigue, réduisant les enjeux à une intéressante forme d'immédiateté et de conflits souterrains que le récit déploie par touches quasi-oniriques ; malgré le traitement de l'espace souverain, avec la présence d'un ennemi invisible catalysant une violence endémique, le film s'enlise dans un procédé aux ouvertures limitées. A force de conceptualiser Leone, Elmin Alper cherche un peu trop à bâtir des métaphores intelligentes, oubliant que le magnétisme de son idole reposait aussi sur un sens du spectacle sidérant.
Jérôme Dittmar